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L’année 1964-1965

L’année 1964-1965 est d’abord marquée par le succès de l’ancien président de l’ACFA, Me Louis A. Desrochers, que le premier ministre de l’Alberta a nommé membre du Bureau des Gouverneurs de la U of A et celui de Roger Motut Ph.D nommé assistant doyen de la faculté des Arts de la U of A

En 1965, la préparation des mémoires que les divers organismes de la communauté se proposent de présenter à la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme sous la co-présidence de M. Laurendeau et de M. Dunton occupe une grande partie des énergies. Établie en 1963, la Commission royale a pour but de faire état du bilinguisme et du biculturalisme au Canada et de recommander les mesures à prendre pour que la Confédération canadienne se développe d’après le principe d’égalité entre les deux peuples qui l’ont fondée compte tenu de l’apport des autres groupes ethniques à l’enrichissement culturel du Canada.

Les dirigeants de la communauté franco-albertaine parlent déjà des retombées positives de cette commission qui a, selon eux, ouvert un dialogue très fructueux entre l’élément français et l’élément anglais, dialogues qui ont permis de découvrir chez la population de langue anglaise un bon nombre de personnes qui sont très sympathiques à la cause française en Alberta.

C’est aussi grâce au passage de la Commission royale en Alberta que l’ACFA a eu l’idée d’établir le Club “Parlez-vous” puisque qu’un grand nombre d’anglophones déplorent alors le fait qu’ils ont très rarement l’occasion de pratiquer le français. Loin d’être une idée farfelue, le nouveau club constitue l’occasion pour les concitoyens anglophones de parler français tout en offrant aux participants anglophones et francophones la chance créer des liens. Il n’y a pas de doutes que le nouveau club est fort bien accueilli car à compter du 21 septembre 1965 plus de 150 personnes se réunissent chaque lundi au Collège St. Joseph de la U of A dans le but exclusif de pratiquer la conversation française. À la demande de l’ACFA, Roger Motut accepte d’être responsable du Club qui se compose de trois grands groupes sous divisés en 24 équipes, chacune étant sous la direction d’un membre de la communauté

Le 1er février 1965, la librairie Schola ouvre ses portes à Edmonton. Schola a été établie pour remplir le vide créé par le départ des Éditions Fidès qui avaient ouvert une succursale à Edmonton en juillet 1960, projet qui n’avait pas obtenu les résultats espérés. La nouvelle compagnie Schola regroupe 36 actionnaires franco-albertains qui portent un intérêt particulier au fait français. Ces derniers ont accepté non seulement de souscrire la somme de 18 000 $ afin d’acheter les intérêts de Fidès mais aussi de remettre 40 % des profits de l’établissement à l’ACFA bien que celle-ci n’ait pas eu à fournir un seul sou pour assurer l’établissement de Schola. Pour les membres de la communauté, un tel engagement va de soi car l’objectif principal du nouveau commerce est d’assurer la survie et le développement de la communauté. 

En 1965, l’ACFA a crû opportun de solliciter une nouvelle incorporation légale par le truchement d’un projet de loi privé présenter à l’Assemblée législative albertaine. On se souviendra de la demande faite en 1945 au moment où la communauté cherchait à établir CHFA, son poste privé de radio. La demande de l’ACFA avait alors soulevé toute une controverse au sein de la Législature, tempête qui avait mené à l’adoption unanime d’une résolution contre la radio française en Alberta par le gouvernement Manning.

Mais en 1965, c’est une toute autre histoire. La demande d’incorporation a été présentée au cours de la session du printemps et l’Assemblée législative s’est rendue à la demande de l’ACFA sans aucune discussion. Selon le président de l’ACFA, Lucien Maynard, « la principale particularité de cette incorporation c’est que tout organisme qui se rattache d’une façon ou d’une autre au travail de l’ACFA peut être couvert par notre nouvelle charte tout en restant parfaitement autonome. » (Almanach,1965,9) Ainsi, dès 1965, l’AEBA demande d’être incorporée sous la charte officielle de l’ACFA.

Par contre, les nouvelles sont moins bonnes du côté de l’éducation française. Il importe d’abord de se rappeler que depuis 1892, l’anglais est la langue officielle de l’enseignement en Alberta. Mais selon l’article 386 de la loi scolaire, un district scolaire peut autoriser l’enseignement d’un cours primaire de français ce qui signifie que l’enseignement peut être fait en français pendant les deux premières années à condition de commencer la lecture anglaise au cours de la deuxième année. De la troisième à la sixième année, l’enseignement du français doit être limité à une heure par jour.

Or en avril 1965, l’ACFA a pris connaissance d’un projet d’amendement de l’article 386. Ce projet prévoit qu’à l’avenir au moins une heure d’anglais dois déjà être enseignée en deuxième année. Selon le président Maynard, c’est une diminution de ce que les Franco-Albertains considèrent déjà comme étant insuffisant.

Suite à des pourparlers avec le ministre de l’Éducation, les dirigeants de la communauté vont obtenir certaines modifications au projet d’amendement mais il ne s’agit pas de grandes victoires. Cependant, il faut voir d’un bon oeil le fait que le gouvernement provincial a nommé un coordonnateur de l’enseignement du français pour toute la province. Il s’agit de Philip Lamoureux qui doit entrer en fonction en septembre 1966.

Suite au congrès provincial annuel de l’ACFA dont le thème porte sur le développement des Caisses populaires françaises et bilingues en Alberta, une Fédération des Caisses populaires est formée et ce nouvel organisme regroupe les 19 Caisses francophones de l’Alberta.

En 1965, le président de l’ACFA est Me Lucien Maynard et les vice- présidents sont Roger Motut Ph.D. et le Dr Joseph Moreau. Le président de l’AEBA est Paul Chamberland de St-Paul et Paul Chauvet est le président de l’Association des Commissaires bilingues de l’Alberta. Lucien Maynard est aussi le président du Conseil de direction de la Librairie Schola.

À Saint-Jean, le Collège bilingue d’Éducation célèbre son premier anniversaire le 18 septembre 1964. Selon le recteur Lacerte, il y a 22 étudiants en première année et à six en seconde. Aussi, les étudiants de Saint-Jean accueillent avec joie le nouvel édifice qui est déjà en construction. Celui-ci contiendra une grande cafétéria, des salles de cours, des laboratoires de langues, des auditoriums et des salons de rencontre.     

Une autre institution franco-albertaine ouvre ses porte en août 1965. Il s’agit du petit séminaire de Saint-Paul. M. l’abbé Bourassa est chargé du recrutement des séminaristes. Le séminaire est dirigé par l’abbé Bérubé appuyé de l’abbé Bissonnette, de l’abbé Lachance et de quatre religieuses de la Sainte-Famille ont accepté de s’occuper des soins domestiques.

Plusieurs organismes sont à l’oeuvre dans les régions rurales en 1965. Dans le Diocèse de Saint-Paul, le groupe CARDA sous la présidence de Léonidas Cadrin vient s’ajouter à l’action Rurale présidée par Jean-Joseph Lajoie de La Corey. Carda est le résultat de la fusion de la SER de Saint-Paul et de la Caisse d’établissement l’Avenir Ltée. CARDA est aussi à l’oeuvre dans la région de la Rivière-la-Paix.

L’année  est aussi marquée par le décès du père Paul-Émile Breton décédé le 17 juin 1964. Ancien rédacteur de La Survivance et secrétaire général de l’ACFA pendant de nombreuses années, le père Breton a aussi écrit plusieurs livres historiques alors qu’il occupait le poste d’historiographe pour la Congrégation des Oblats de l’Alberta. Auteur des paroles de 27 cantiques religieux, le père Breton est surtout connu comme un des principaux artisans de la radio française en Alberta. On dira de lui que le poste CHFA a été le plus grand objet de son dévouement et de son affection

Le 11 novembre 1964, le sénateur Aristide Blais ancien médecin très estimé d’Edmonton est décédé à l’age de 89 ans. Au moment de sa nomination le 29 janvier 1940, le Dr Blais déclarait :

Je suis des plus heureux, mais je pense que mes nouvelles fonctions sont moins la reconnaissance de mes propres mérites qu’un tribut payé aux canadiens-français de l’Alberta.(Almanach 1965, p. 75)

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